mardi 18 novembre 2014

Christina Bothwell

Dreaming of horses
Les sculptures de Christina Bothwell sont d'une incroyable densité, elles ont le don particulier d'apprivoiser la lumière, la capturant et nous la renvoyant différente, transformée. La lumière s'incarne littéralement dans le verre et la terre en une étincelle de vie, elle éclaire de l'intérieur, se réfugie, se love dans ces corps de verre. La peau devient transparente et laisse voir à l'intérieur les traces fantômes d'incarnations végétales ou animales. Capturées comme de précieuses petites reliques dans de l'ambre, on trouve aussi dans ces corps de verre des images rémanentes de fœtus dont on se demande s'ils disparaissent ou bien au contraire si la vie s'en vient lentement habiter les ventres translucides.

L'esprit de la matière, terre et verre font don à ce travail de la force de la nature, don de mémoire et de temps. C'est une force poétique particulière à ces matières qui sont passées maîtres en métamorphoses, ont connu la ductilité et l'épreuve alchimique de la transformation par le feu. Chacune de ces pièces contient en elle seule le fil de la vie ; la naissance et la mort sont présentes, toujours transcendées par ce vitalisme et cette beauté brute et sauvage. La figure de l'absence est fréquente dans ces œuvres, intrusion de l'invisible, de l'être disparu et invoqué, aimé(e) que l'on poursuit en rêve et espère au réveil, figure de verre insaisissable que l'on aperçoit enfin entre deux mondes et qui disparaît dans un souffle.

Les personnages de Christina Bothwell sont habillés de l'aube et du crépuscule et les yeux qui savent peuvent apercevoir leur cœur translucide battre en leur sein.

Texte par Ursule Sauvan.

Rapunzel


Chair
* Many thanks to Kate Urban for her translation to english:

Christina Bothwell’s incredibly nuanced sculptures have the peculiar gift of capturing and transforming light, light that quite literally breathes life into Ms Bothwell’s marriage of glass and clay, illuminating from within its refuge. Skin becomes transparent and allows the viewer within, allows us to see phantom traces of an animal or vegetal nature ; captured within the glass like little amber-trapped relics, one may also witness fetal-like images, images that make us question whether they are disappearing or whether they are making themselves at home in their translucent abdomens.

The characteristics of both glass and clay gift this work with the force of nature, of memory and of time. The peculiar yet poetic force of these two materials has fluidly metamorphosised through many states, having undergone alchemical as well as a fiery transformation.
Each of these pieces contains within itself the very thread of Life : birth and death are both accounted for, ever transcended by the vitality of a brutal and savage beauty. There is often an element of absence, of the invisible, of the disappeared. That which we pursue in dreams and hope for upon wakening, the fleeting glass facewhich we finally see on the doorstep between two worlds and which , in a heartbeat, dissapears.

Christina Bothwell’s pieces flitter in the twilight between dusk and dawn,  and if one knows how one may well see the hearts that beat within their translucent breasts.

Text by Ursule Sauvan.